Le 7ème art moribond, n'émeut plus
 
 
L’industrie
 cinématographique progresse à une vitesse de lumière dans le monde. 
Facteur de promotion et de valorisation de la culture dans certains 
pays, le secteur  du cinéma qui devrait apporter une plus value au 
développement et à l’accroissement des richesses culturelles du Bénin 
est laissé sur le carreau sans un début d’initiatives prometteuses, si 
ce n’est de la rhétorique.   
Les
 pays du monde ayant pris, très tôt, connaissance du rôle important du 
cinéma dans la chaîne du développement, ont fait de ce secteur une 
industrie viable au service de l’émergence de leur nation.  Le 7ème art,
 un facteur éminemment positif de l’avancée de certains pays de 
l’univers, est mal promu au Bénin. Quel gâchis ! Grâce à l’envol de la 
cinématographie, les arts martiaux chinois sont connus et enseignés un 
peu partout dans le monde. L’Inde par le biais de la Bollywood, nom 
donné à l'industrie cinématographique indienne basée à Mumbai 
(anciennement Bombay) et dont les films sont réalisés en hindi, devenue 
premier producteur de films sur la planète, a fait connaitre davantage 
sa culture notamment ses danses traditionnelles. Les films indiens que 
les Béninois raffolent tellement est une preuve palpable. Le Nigéria, 
grand voisin de l’Est, et le Ghana constituent des modèles en Afrique 
dans ce domaine ; des  pays qui ont pris au sérieux cet art créateur de 
richesses et d’emploi. 
Le cinéma, un levier de promotion de la culture béninoise 
En
 plus des festivals, des concerts et d’autres événements culturels qui 
sont organisés chaque année au Bénin, la production cinématographique 
peut beaucoup apporter au rayonnement du potentiel culturel de 
l’ex-Quartier Latin. Hélas, les prouesses du moment restent encore sur 
papier et abondement soutenues par de discours creux, ouaseux. On a tout
 le temps projeté sans jamais atteindre la phase de la réalisation. 
Malgré la grande qualité de ceux qui se sont succédés à la tête de la 
direction de la cinématographie, pas un seul pas conséquent qui redonne 
espoir n’a pu être posé, laissant le 7ième art dans son état 
embryonnaire. Rien que par la mise en œuvre d’une ou de plusieurs 
grandes industries de production cinématographique, comme c’est le cas 
au Nigéria ou au Ghana, la culture béninoise peut bien triompher des 
sentiers battus et tutoyer les grandes nations de développement. Ce 
projet doit relever désormais d’une priorité nationale et constituera un
 challenge pour la direction de la cinématographie dont des Béninois 
ignorent encore l’existence et la mission qui est la sienne dans le 
développement du cinéma au Bénin. 
Un festival international du film, il le faut pour le Bénin 
Certains
 promoteurs culturels privés résolument engagés dans le développement du
 cinéma organisent depuis plusieurs années, des rencontres 
internationales de films  au Bénin. Allusion faite au festival de films 
Quintessence de Jean Odoutan et du festival Lagunimages initié par la 
réalisatrice congolaise Monique MBEKA PHOBA et qui tarde à rebondir. 
Malheureusement, ces initiatives ne bénéficient toujours pas du soutien 
nécessaire pour espérer devenir une industrie cinématographique qui 
pourrait rallier le grand monde. Aussi, les autorités en charge de la 
culture s’en préoccupent peu. A chaque édition de ces festivals de films
 organisés au Bénin, ce sont en priorité les œuvres des pays d’ailleurs 
qui sont diffusées et programmées. Sur le plan international, le Bénin 
est quasiment absent des grands rendez-vous du cinéma tout simplement 
parce que les maisons de production qui existent sur le terrain n’ont 
pas une grande connaissance des normes requises en la matière. Elles ont
 juste une maîtrise minimale, le minimum qu’il faut pour réaliser un 
film destiné uniquement à la consommation locale. Les téléfilms, 
théâtres populaires et sketches filmés du moment en disent long. Rien 
que ça ! Pas d’efforts pour relancer le cinéma béninois. Peut-être que 
le salut viendra des jeunes étudiants formés dans une université 
spécialisée de la place. 
Salles de cinéma fermées, un blocage pour l’envol du cinéma  
Outre
 les impers et autres refus au progrès, les salles de cinéma 
inexistantes sont transformées en lieu de culte où délivrances, prières 
de guérison tous azimuts… sont organisées. Du cinéma Okpè Oluwa au 
cinéma Concorde en passant par le cinéma Iré Akari de Porto-Novo, ces 
centres de loisirs destinés à la projection de films pour le grand 
public ont été transformés et à la limite « vendus » au bon vouloir des 
Pasteurs sous le regard impuissant des nostalgiques du cinéma en salle. 
Surtout que la République est prise d’assaut par les Pasteurs. Malgré 
l’existence des lecteurs DVD qui se retrouvent dans presque tous les 
ménages aujourd’hui, les salles de cinéma ont toujours leur place dans 
le développement du secteur cinématographique au Bénin. La direction de 
la cinématographie, une fois encore, doit jouer sa partition pour  
sauvegarder ces salles de cinéma, car avec des salles de cinéma fermée, 
point de développement de cet art et moins de développement de la 
culture béninoise. 
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