jeudi 19 septembre 2013

Production cinématographique au Bénin

Le 7ème art moribond, n'émeut plus
Dorothé Dognon directeur de la cinématographie
Dorithée Dognon, Directeur de la cinématographie
L’industrie cinématographique progresse à une vitesse de lumière dans le monde. Facteur de promotion et de valorisation de la culture dans certains pays, le secteur  du cinéma qui devrait apporter une plus value au développement et à l’accroissement des richesses culturelles du Bénin est laissé sur le carreau sans un début d’initiatives prometteuses, si ce n’est de la rhétorique.  

Les pays du monde ayant pris, très tôt, connaissance du rôle important du cinéma dans la chaîne du développement, ont fait de ce secteur une industrie viable au service de l’émergence de leur nation.  Le 7ème art, un facteur éminemment positif de l’avancée de certains pays de l’univers, est mal promu au Bénin. Quel gâchis ! Grâce à l’envol de la cinématographie, les arts martiaux chinois sont connus et enseignés un peu partout dans le monde. L’Inde par le biais de la Bollywood, nom donné à l'industrie cinématographique indienne basée à Mumbai (anciennement Bombay) et dont les films sont réalisés en hindi, devenue premier producteur de films sur la planète, a fait connaitre davantage sa culture notamment ses danses traditionnelles. Les films indiens que les Béninois raffolent tellement est une preuve palpable. Le Nigéria, grand voisin de l’Est, et le Ghana constituent des modèles en Afrique dans ce domaine ; des  pays qui ont pris au sérieux cet art créateur de richesses et d’emploi.

Le cinéma, un levier de promotion de la culture béninoise

En plus des festivals, des concerts et d’autres événements culturels qui sont organisés chaque année au Bénin, la production cinématographique peut beaucoup apporter au rayonnement du potentiel culturel de l’ex-Quartier Latin. Hélas, les prouesses du moment restent encore sur papier et abondement soutenues par de discours creux, ouaseux. On a tout le temps projeté sans jamais atteindre la phase de la réalisation. Malgré la grande qualité de ceux qui se sont succédés à la tête de la direction de la cinématographie, pas un seul pas conséquent qui redonne espoir n’a pu être posé, laissant le 7ième art dans son état embryonnaire. Rien que par la mise en œuvre d’une ou de plusieurs grandes industries de production cinématographique, comme c’est le cas au Nigéria ou au Ghana, la culture béninoise peut bien triompher des sentiers battus et tutoyer les grandes nations de développement. Ce projet doit relever désormais d’une priorité nationale et constituera un challenge pour la direction de la cinématographie dont des Béninois ignorent encore l’existence et la mission qui est la sienne dans le développement du cinéma au Bénin.

Un festival international du film, il le faut pour le Bénin

Certains promoteurs culturels privés résolument engagés dans le développement du cinéma organisent depuis plusieurs années, des rencontres internationales de films  au Bénin. Allusion faite au festival de films Quintessence de Jean Odoutan et du festival Lagunimages initié par la réalisatrice congolaise Monique MBEKA PHOBA et qui tarde à rebondir. Malheureusement, ces initiatives ne bénéficient toujours pas du soutien nécessaire pour espérer devenir une industrie cinématographique qui pourrait rallier le grand monde. Aussi, les autorités en charge de la culture s’en préoccupent peu. A chaque édition de ces festivals de films organisés au Bénin, ce sont en priorité les œuvres des pays d’ailleurs qui sont diffusées et programmées. Sur le plan international, le Bénin est quasiment absent des grands rendez-vous du cinéma tout simplement parce que les maisons de production qui existent sur le terrain n’ont pas une grande connaissance des normes requises en la matière. Elles ont juste une maîtrise minimale, le minimum qu’il faut pour réaliser un film destiné uniquement à la consommation locale. Les téléfilms, théâtres populaires et sketches filmés du moment en disent long. Rien que ça ! Pas d’efforts pour relancer le cinéma béninois. Peut-être que le salut viendra des jeunes étudiants formés dans une université spécialisée de la place.

Salles de cinéma fermées, un blocage pour l’envol du cinéma 

Outre les impers et autres refus au progrès, les salles de cinéma inexistantes sont transformées en lieu de culte où délivrances, prières de guérison tous azimuts… sont organisées. Du cinéma Okpè Oluwa au cinéma Concorde en passant par le cinéma Iré Akari de Porto-Novo, ces centres de loisirs destinés à la projection de films pour le grand public ont été transformés et à la limite « vendus » au bon vouloir des Pasteurs sous le regard impuissant des nostalgiques du cinéma en salle. Surtout que la République est prise d’assaut par les Pasteurs. Malgré l’existence des lecteurs DVD qui se retrouvent dans presque tous les ménages aujourd’hui, les salles de cinéma ont toujours leur place dans le développement du secteur cinématographique au Bénin. La direction de la cinématographie, une fois encore, doit jouer sa partition pour  sauvegarder ces salles de cinéma, car avec des salles de cinéma fermée, point de développement de cet art et moins de développement de la culture béninoise.
 

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