jeudi 4 juillet 2013

Entretien avec Etienne Arèmon, promoteur du Festival Francophone de la Poesie des Jeunes



La grande délibération de la deuxième édition du festival Francophone de la poésie des jeunes (FFPJ) aura lieu en Aout prochain. Organisé par l’association africaine des arts et de la culture (AFRAC) dirigé par Etienne Arèmon, ce festival  qui devrait interpeller l’attention des bonnes volontés est en manque de soutient. Le promoteur a bien voulu nous éclairé sur cette initiative à travers l’interview que voici. 

Vous êtes le promoteur du festival francophone de la poésie des jeunes, qu’est-ce qui soutend cette manifestation culturelle ?

D’abord, c’est un festival de jeune. Nous avons constaté qu’il y a quelque chose qui est entrain de déserter le forum, parce qu’en notre temps, les élèves et étudiants avaient au moins le temps de lire les poèmes, beaucoup de livres. Mais aujourd’hui ce n’est plus vraiment le cas. Donc on s’est dit qu’il faillait une initiative qui ramène les jeunes à la lecture. C’est pourquoi nous avons initié ce festival, qui d’ailleurs s’organise dans presque tous les pays francophones. Au Canada un peu partout, au Bénin c’est nous qui le faisons, sauf que chacun l’organise à sa manière en tenant compte des réalités de chez lui.

Combien d’édition vous tenez cette année ?

Nous sommes tout jeune et nous sommes à notre deuxième édition. La première édition s’était déroulée en 2011, en 2012 on n’a pas pu l’organiser pour des raisons indépendantes de notre volonté. Mais cette année, nous avons voulu continuer le combat. Le festival s’organise sous forme d’un concours autour d’une thématique. L’édition passée avait pour thème : ‘’Culture et Identité’’, pour cette édition, nous avons arrêté comme thème : ‘’Le Bénin et ses figure emblématique’’.  L’objectif, est de renvoyer les jeunes vers l’histoire, d’aller fouiller, chercher ces figures emblématiques de notre pays, que ce soit sur le plan politique, culturelle etc.  Histoire de chanter un peu l’éloge de ceux qui font de notre pays ce qu’il est aujourd’hui. Donc cette 2ème édition a été lancée depuis le 25 avril dernier, dans les établissements secondaires et universitaires.

Les présélectionnés sont-ils déjà connus ?

Nous sommes à cette étape, puisque la date limite de dépôt des œuvres était le 15 juin. Donc la tournée de collecte des œuvres est entamée, nous sillonnons déjà les départements, nos bureaux de relais. Ce n’est qu’après cela que nous allons transmettre les copies au jury et le jury de cette édition a pour président le professeur Jean-Marc Aurèle Afoutou. C’est ce jury qui se chargera de la sélection.

La délibération a lieu quand et où ?

C’était initialement prévu pour le 26 juillet, mais compte tenue des activités liées à la fête de l’Indépendance, on a préféré reporter cela dans la deuxième quinzaine du mois d’Août. La délibération aura lieu au Centre culturel chinois.

Dites-nous franchement, un festival francophone de la poésie des jeunes, qu’est-ce que cela peut apporter aux jeunes, qui davantage oublient le livre au profit de l’internet,?

Je crois que oui. C’est vrai que l’internet est là pour faciliter les choses. Seulement, n’oublions pas une chose, aujourd’hui pour envoyer un message via le téléphone mobile, les jeunes ont pris l’habitude de couper les mots, si la personne qui reçoit le message n’est pas sur la même longueur d’onde que l’envoyeur, il ne peut pas comprendre ce que vous avez écris. Finalement, tout le monde a pris cette habitude, on ne peut plus écrire un mot complet.  Or la poésie, c’est quelque chose de formidable,  c’est de là qu’est sortie ce que nous appelons aujourd’hui le Slam. Donc c’est important et nous croyons qu’en le faisant nous allons quand même ramener les jeunes à s’intéresser à l’écriture et la lecture.

De quoi se composent les prix de cette édition ?

Il y a d’abord les trophées pour les cinq meilleurs que le jury dégagera, ils recevront le Prix national de l’excellence poétique à la base (NEPOB),  des ordinateurs Lap-Tops ou  de bureau, des enveloppes financières  et des lots de consolation.

mardi 2 juillet 2013

Aubin Akpohounkè à propos de la 2ème édition du festival « Hanlissa »




 « Le public  aimera  davantage  l’émission Hanlissa  à  travers  le festival Hanlissa »

Les artistes de la musique traditionnelle béninoise seront au devant de la scène dans quelques jours. Le festival « Hanlissa » organisé par Aubin Akpohounkè, l’animateur de l’émission « Hanlissa » sur la chaine de télévision Canal 3 Bénin sera à sa deuxième édition cette année.  Dans cet entretien, le promoteur  du festival  à bien voulu  nous fait le point des préparatifs  et évoque les difficultés qu’il rencontre dans l’organisation de cet événement.

Dites- nous,  le festival Hanlissa  de cette année aura-t-il lieu ?

 Ecoutez, le festival Hanlissa doit se tenir, parce que c’est une initiative que les béninois ont adopté et il ne faudrait pas que je manque au rendez-vous de son organisation. Je suis entrain de me préparer pour une fois encore leur montrer que nos artistes de la musique traditionnelle sont capables et  sont toujours forts pour tenir ce pays par les messages qu’ils ont l’habitude de véhiculer dans leurs chansons. Donc le festival Hanlissa se tient cette année et il n’y à rien qui puisse bloquer sa réalisation en 2013.

Peut-on avoir une idée de la date arrêtée pour sa tenue ?

Aubin Akpohounkè, promoteur de Hanlissa
Le festival est prévu pour se dérouler à Cotonou le 25 Août prochain et à Bohicon le 24 du même mois. Mais c’est bien sûr à compter avec les partenaires et sponsors. S’ils nous accompagnent ont pourra alors organiser le festival dans ces deux villes. Dans le cas échéant on sera obligé de ne réaliser que l’édition à Cotonou. Mais une chose est sure, c’est que le public découvrira un parterre d’artistes impressionnants de la musique traditionnelle, comme s’était déjà le cas lors de la 1ère édition. Un plateau de richesses culturelles béninoise, rien que des artistes béninois, de la musique traditionnelle béninoise et quand ça va commencer à 10 heures, ce ne serait que très tard dans la nuit que le festival prendra fin. Cette année, tout est entrain d’être bien organisé pour que les ratées observées au cours de l’édition de 2012, ne s’observent plus.  Donc le public ne sera pas déçu et je suis sûr qu’ils vont davantage aimer l’émission Hanlissa à travers  le festival Hanlissa.

Nous avons appris qu’au lieu d’une journée comme s’était le cas en 2012, le festival s’étendra cette année sur une semaine ?

Ça ne peut pas s’étendre sur une semaine, parce que vous devez savoir que jusqu’à présent, il n’y a pas encore de sponsors.  Pour le moment nous volons de nos propres ailes. Une fois encore se pose donc l’épineuse question de soutien à la promotion de ce qui est de chez nous. Notre culture, ne dit pas grand-chose à certaine personnes qui ont les moyens et qui peuvent accompagner les promoteurs pour donner beaucoup plus de visibilité à l’identité culturelle du Bénin. Très peu de personnes mettent les mains à la poche quand il s’agit de la culture. Ils préfèrent mettre de gros moyens à la disposition des organisations et événements politiques. On avait bien voulu étendre le festival sur une semaine, mais parce que les moyens n’y sont pas, nous ne pourrons pas prendre ce risque de ne pas pouvoir réussir  et le regretter après.

A la 1ère édition, nous avons a vu de grands noms de la musique béninoise, tels Hoonon Houlovo, Gbèmanwonmèdé etc. Qui sont  ses artistes qui seront sur cette deuxième édition ?

Gbèmanwonmèdé revient cette année, parce que l’année dernière son état de santé ne lui avait pas permis de prester. Alokpon, Gansou Nestor alias Gbégnon, Papa Ayikpétodji de Ouidah, Ezin Gangnon, Kalamoulaï  et si les moyens nous le permettaient, un vieux de la musique traditionnelle du septentrion qui a beaucoup fait pour la musique sera de la partie.  Félix Didolanvi alias le Pêcheur, et Jean Nouveauté seront également sur l’événement  pour le plaisir de ceux qui adorent l’émission et le festival Hanlissa. Les béninois ne seront pas ennuyés une seule minute, car c’est vraiment des hommes pétris de connaissances en matière de musique traditionnelle qu’ils découvriront. Donc seront présents au total, une vingtaine d’artistes de la musique traditionnelle que nous avons l’habitude d’entendre et d’écouter.

Alors en tant qu’homme de culture et imprégné des réalités du milieu culturel, qu’est-ce qui peut justifier le manque criard de volonté de soutenir les initiatives de promotion de la musique traditionnelle ?

Est-ce que moi je peux le dire exactement. C’est seulement ceux là qui n’aiment pas soutenir ces genres d’initiatives qui pourront nous le dire réellement, ce qui justifie ou motive un tel comportement vis-à-vis de leur propre culture. Mais je vais dire et ce n’est pas que je les insulte, mais il y a certaines personnes qui sont des acculturées. Sinon, il faut voir et on connait des noms hein, comme un certain Tchèkpo, qui va appeler des artistes ivoiriens afin que ces derniers lui réalisent des sons, alors que chez lui son propre frère est artiste, il ne le soutien pas, il ne lui demande pas de chanter pour lui et c’est les ivoiriens qu’il va appeler. Voyez –vous-même donc, de là moi je peux dire que ces genres de personnes sont des acculturées. Il est vrai que chacun à sa passion à lui, mais quand même il faut que nous soutenons ceux qui viennent de chez nous, ce qui est pour nous. Si vous ne soutenez pas vos frères, c’est les autres qui le feront à votre place ? Les ivoiriens ont déjà appelé combien d’artistes béninois pour  qu’ils aillent chanter pour eux ?  Il faut réfléchir à ces choses là. Regarder par exemple Ernest Adjovi, le Monsieur des Kora, il va nous appeler Akon pour qu’il vienne chanter ici. Le Pape vient et on appelle Papa Wemba parce que c’est le Pape qui arrive ? Il faut forcément beaucoup de papes ? C’est vraiment bizarre et moi je ne parviens pas expliquer ce manque criard de volonté de soutenir la culture, ce qui vient de chez nous. Je ne sais pas si ces personnes pensent qu’en soutenant leurs frères ils viendront à leur niveau. C’est quand même incompréhensible. Il faut qu’ils reviennent à la réalité car les chansons que les ivoiriens réalisent pour Lino Diffusion, il croit que c’est des chansons.  C’est des  idioties. Ses frères d’ici n’ont même pas besoin de grands moyens pour lui faire de très belles chansons. Donc je crois que c’est de l’acculturation. Moi je suis béninois et je mourrai béninois, et je vais toujours œuvrer pour la promotion de la culture béninoise.

Alors compte tenu  du manque de soutien pour l’initiative, ne voyez-vous pas qu’il faut désormais l’organiser en biennale ?

Vous n’êtes pas sans savoir que je travaille avec les vieux de la musique béninoise. Donc si je mets le festival en biennale, qui connait le destin de l’autre. Car ceux à qui tu veux faire la promotion, ceux là que tu veux montrer sont des personnes âgées et ils ne sont ni des pierres pour ne pas mourir un jour. Alors lorsqu’on a encore la force de la faire maintenant il faut le faire.  Comme je suis encore là, je le ferai toujours même si les moyens sont maigres. Mais s’il y a des gens qui veulent m’aider, ils sont encore les bienvenus.

Un dernier mot à l’endroit de ceux qui vous ont accompagné lors de la 1ère édition ?

Je vais d’abord les remerciés et leur dire de toujours rester à mes côtés. Moi je ne vais pas les décevoir, tant qu’ils seront là pour la culture. C’est vrai qu’il y a certaines personnes qui prennent leurs sous pour ne rien faire, mais chez moi ça ne sera jamais pareil. Car moi je voudrais noter mon passage à la culture, alors qu’ils aient confiance et qu’ils continuent de me soutenir.



Obsèques de G G Vikey


L’artiste repose depuis vendredi dernier dans sa dernière demeure

(La Nation lui rend un hommage digne de son nom)

Gustave Amoussou Vikey de son Nom d’artiste G G Vikey repose depuis le vendredi dernier dans sa dernière demeure.  Le baobab  de la musique béninoise a été inhumé dans son domicile à Arkonville après la grande cérémonie d’hommage de la nation qui lui a été rendu au Palais des Congrès. Etaient présents à cette cérémonie les autorités politico-administratives, les acteurs culturels, les fédérations d’artistes, les artistes,  la famille et les proches de l’artiste.

La dépuoille mortelle de G G Vikey
Quelques autorités présentent à l'Hommage
La salle rouge du Palais des Congrès de Cotonou  était devenue trop exigüe pour contenir  le public qui a effectué le grand  déplacement  ce vendredi dans le cadre de la grande cérémonie d’hommage  de la nation béninoise à l’icône de la musique béninoise G G Vikey  qui a tiré sa révérence le 15 Mai passé.  Autorités politico-administratives, acteurs culturels, fédérations  et associations d’artistes, parents   et  proches de l’illustre disparu étaient tous présents à cette cérémonie en hommage de cette figure emblématique de la musique béninoise  qui a inscrit en lettres d’or  son nom  sur  la scène musicale internationale.  Des animations culturelles par des troupes de danses traditionnelles et modernes, des témoignages vivants sur  l’artiste et de l’émotion étaient  au rendez-vous de cette cérémonie d’hommage à  feu G G Vikey.  Après l’exécution de l’hymne national par  le public, l’orchestre Adjamanléfou passa en revue dans un show de dix minutes environ quelques morceaux phares de l’artiste avant de laisser  la scène à un héritier  de G G Vikey. Georges Gbénou, fils de son père,  monta sur  le podium, exécuta  deux  succès de son géniteur  et  le public fut  déchainé  tellement  le spectacle était à son comble.  L’orchestre récupère la scène par la suite, reprend une fois encore quelques titres fétiches de G G Vikey et le public était comblé.  Les prestations musicales vont céder  la place aux allocutions. A cette étape de la cérémonie d’hommage, l’émotion était également  de la partie.  Richmir  Totah, le président  de la Fédération des Associations d’Artistes du Bénin (FAABEN),  accepte de dominer  cette émotion et prend la parole pour présenter  à  la famille éplorée les condoléances des artistes béninois. « La mort frappera autant qu’elle voudra. Mais l’artiste ne meurt  jamais. Plusieurs millions d’amoureux de l’art continueront à savourer pendant longtemps les mélodies immortelles de G G Vikey.  Lorsqu’une personne meurt dans ses conditions, c’est une victoire » déclare-t-il.  Le ministre de la Culture  de l’Alphabétisation  de l’Artisanat  et du Tourisme  Jean-Michel Abimbola  exprimera également à son tour, ses vives compassions et les condoléances du  gouvernement  et de la nation à la famille de G G Vikey avant de rappeler  par la suite le parcours de l’homme.  Le dépôt  de couronne, le recueillement  des autorités  et la reprise en cœur  par les artistes du morceau  « La roue tourne » de G G Vikey  mettront fin à la cérémonie d’hommage au Palais des Congrès.

Comme au Palais des Congrès, la population était également  présente  à son inhumation à Arkonville


Après la cérémonie d’hommage de la nation au Palais des Congrès, la dépouille mortelle de G G Vikey a été conduite dans sa dernière demeure à Arkonville dans la soirée du vendredi. La population  avait une fois encore effectuée le déplacement  pour  assister à la cérémonie d’inhumation  et  présenté  à la famille éplorée les derniers hommages. Quelques artistes béninois  étaient également de la partie. Ils ont donné de la voie à travers un spectacle musical qui est allé au-delà de 21h.


Quelques mots du discours  de Christiane Gbénou, fille de G G Vikey 

  

Merci de votre présence.  Nous remercions le chef de l’Etat pour son grand soutient. Le malheur de l’avoir perdu ne doit pas faire oublier le bonheur de l’avoir connu. Non, nous ne t’oublierons pas Kaké. Non, nous ne t’oublierons pas Vikey. Tu n’as pas fait que traverser notre vie. Tu nous as marqué d’un fer rouge, d’une façon ou d’une autre et nous portons cette marque en définitive comme une fierté, un honneur. Non, nous ne t’oublierons pas Kaké. Pour les autres tu étais Vikey, mais pour nous ta femme, tes enfants, et tes proches tu étais Kaké. T’appelé Kaké nous donnais l’impression que tu nous appartenais, nous permettais de distinguer l’homme public du privé. Kaké, Kaké, Kaké que c’est drôle aujourd’hui de prononcer ton nom et de savoir que tu es parti vers d’autres horizons. Non, nous ne t’oublierons pas Kaké. Non, nous ne t’oublierons pas Vikey. J’ai longtemps cherché le mot qui te caractérisait le plus, qui pourrait te résumé. Mais  en vain, je cherche toujours car tu es la somme deux. D’après les témoignages de tes proches, tu étais un homme libre, libre de toutes contraintes, aimant les choses saines et les gens droits. Tu étais un homme intègre, un oui n’étais pas un non et un non demeurait un non. Tu étais un homme honnête. Une parole donnée le demeurait. Tu étais un homme travailleur, sérieux et dynamique. Mais ce que j’appréciais de plus chez toi et surement  Sandra, Georges, Auguste et Isaac mon frère qui nous a quitté, ce qu’on appréciait chez toi, s’était ta simplicité et ta discrétion. Tu as vécu la vie que tu voulais vivre jusqu’au bout. Libre de tout désidérata. Te moquant des quand dira t-on ? Être libre n’est pas se soumettre. La liberté n’a pas de prix. Et cette liberté  a fait de toi la personne que tu étais.  S’était cette intégrité  qui a fait que tu es resté fidèle à tes principes. Je salue l’homme public et je dis au revoir à l’homme privé. Je pense que Sandra et Georges aujourd’hui se joignent à moi également pour te dire au revoir. Une petite touche personnelle. Je caressais l’espoir fou qu’un jour on puisse se laisser aller à des causeries sans fin devant le Lac Ahémé, qu’autour  d’une bouteille de bière pour toi et peut-être pour  moi. Toi fumant une gauloise et moi paressant. Cicéron écrivit que  «  la vie des morts est de survivre dans  l’esprit des vivants ». Te concernant,  c’est déjà chose faite. Tchao l’artiste.