jeudi 26 septembre 2013

2ème édition du Festival Panafricain Hwendo




Constantin Nobimè élève au grand ordre du mérite traditionnel 27 rois et dignitaires d’Afrique

Du 20 au 22 septembre dernier, les valeurs endogènes du continent africain ont été célébrées avec un hommage  mérité rendu aux garants de la tradition africaine. C’est à travers la tenue au Bénin, du festival panafricain Hwendo qui a décerné à 27 rois et dignitaires traditionnels, un diplôme de grand ordre de mérite traditionnel. C’est la grande innovation de cette deuxième édition du festival.

Au milieu, Constantin Nobimè, le promoteur du festival
Dans un milieu hostile aux réalités endogènes, les têtes couronnés, les hauts dignitaires traditionnels, les chefs coutumiers et gardiens de la tradition, s’échinent quotidiennement  à sauvegarder  les valeurs traditionnelles africaines qui sont en voie de disparition. Depuis l’année dernière, un fils du Bénin a décidé de rompre avec la monotonie qui consiste à célébrer à chaque 10 Janvier, la fête des religions traditionnelles, la Fête Vodoun. C’est ce qui a motivé  Constantin Nobimè, puisque c’est de lui qu’il s’agit,  a initié le Festival Panafricain Hwendo.  La deuxième édition de cet événement d’envergure internationale, qui a pour objectif d’embraser  toute l’Afrique autour d’un brassage culturel et cultuel approfondi entre les peuples noirs, avec à la clé, la découverte de plusieurs phytothérapeutes, têtes couronnés, maitres spirituels et divinités d’autres pays africains, s’est déroulé du 20 au 22 septembre  dernier. Pendant trois jours, les garants des religions traditionnelles et des valeurs endogènes venus du Bénin, de la Côte-d’Ivoire, du Ghana, du Nigéria et du Togo se sont retrouvés pour échanger et festoyer. Nuit spirituelle, veillée traditionnelle et réjouissances populaires constituent le menu de cette célébration culturelle dont  les grands absents,  comme il est toujours de coutume,  sont les autorités politico-administratives qui  bafouent toujours tous ce qui ressort  de la culture et surtout de la tradition. 

La nuit spirituelle avec Dah Sounmandjèhouégni, pour purifier  les fidèles du culte endogène et les  festivaliers

Sa  Majesté  Tossoh Gbaguidi XIII
C’est à travers  la 13ème édition de la nuit spirituelle de Dah Sounmandjèhouégni qui s’est déroulée le vendredi 20 septembre dans la grande cour de collectivité Lokodénadjèdji Nobimè sis à Godomey-Dènon  que les manifestations  entrant dans le cadre du festival Panafricain Hwendo ont été lancées. Une veillée de purification, d’immunisation, de guérison et de protection au cours de laquelle le dignitaire du culte Vodoun Dah Sounmandjèhouégni a sauvé plusieurs âmes fragiles et innocentes des griffes de la sorcellerie et des esprits maléfiques. Plusieurs rituels ont marqués cette cérémonie d’exorcisme. Il s’agit entre autres de la cérémonie de Azo-yiyi, de la préparation de la pâte blanche  et rouge dans une calebasse, de la cérémonie de lame doudou qui constitue a avaler une lame neuve avec des potions magiques, et de la présentation du Fâ-Kouin. Chants et louanges étaient également au rendez-vous de cette activité par la prestation des fidèles du couvent de la divinité sakpata et de l’artiste Rambo. 

27 rois et dignitaires africains récompensés 


Distingués ses personnalités à ce grand rendez-vous cultuel, constituait  pour Constantin Nobimè, le promoteur du festival Panafricain Hwendo, le seul créneau  pour  lui  de reconnaitre le travail épineux des hommes de la tradition. Raison pour laquelle, le dimanche dernier, au troisième jour du festival, il a rassemblé et fait déplacé à l’hôtel Havre de Paix, les sommités de la chefferie traditionnelle de la crampe de Sa Majesté Tossoh Gbaguidi XIII pour  les distingués et  les primés pour l’effort qu’ils abattent  dans la sauvegarde des valeurs endogènes.  Ses nominés au titre  de grand ordre du mérite traditionnel africain  ont pour noms Kabiéssi Anséké Baba Guidaï, Dah Logbé, Dê-Gbézé Ayontinmè, Togbui Rama, Oluwo Awo Imulé du Bénin, Yaba Bantolé, Daagbo Gléxwué Kpassénon, Hounnon Atchinon Kokou Mèssan, Togbé Kankoé Anani Théodore, Rabbi Tan, Gbèzé Houéton Ahoun-bé, Vodounon Adankanlin, Dah Amagnon, Vodounon Tchètoula, Dah Agodozin, Hounnon Affodégonkou, Boconnon Agaunga, Mianon Edoh Tchabassi, Majesté Guidimadjègbé, Majesté Todjèdo Bofifawa, Togbui Sassou Boklo II ? Dah Aniconondjè, Hounnon A. Ayolomi Laté et Daké Gilbert Djokess.

Grands tambours d’Afrique

: Le Djembé, de la tradition à la modernité PDF Imprimer Envoyer
djembe s14Autrefois utilisé lors des grandes cérémonies culturelles et cultuelles sur le continent africain, les tambours sacrés constituent désormais un outil de promotion de la culture africaine. Sortis du contexte traditionnel, ils ont conquis le monde grâce à l’usage qu’en font les troupes de ballets africains sur d’autres continents. Le Djembé,  un instrument de percussion africain, s’est imposé dans le monde entier.

Appelé « Boté » par les Soussous de la Guinée, le Djembé est un instrument de percussion africain composé d’un fût de bois en forme de calice sur lequel est montée une peau de chèvre ou d’antilope tendue à l’aide d’un système de tension, que l’on joue à mains nues. L’histoire raconte que le Djembé est d’origine Mandingue, un vaste empire fondé au XIIIème siècle par Soudjata Kéîta et qui s’étend de la ville de Kankan en Guinée à celle de Bamako au Mali en passant par le nord de la Côte-d’Ivoire et le Burkina-Faso. Instrument de musique sacré au départ, le Djembé jusqu’à cette époque était joué à l’occasion de grandes cérémonies culturelles et  lors des événements populaires tels que les baptêmes, les fiançailles, les mariages, les funérailles, les fêtes de masques, les fêtes agricoles et à la circoncision ou excision d’un adolescent, un ultime étape de passage à l’âge adulte. Avec les migrations des nunus vers les côtes de l’empire, le Djembé s’est installé dans plusieurs autres pays africains comme le Sénégal, la Côte-d’Ivoire, le Burkina-Faso et maintenant au Bénin où nous avons d’excellents percussionnistes de Djembé.  

De sa conquête du monde

En dehors de l’Afrique, le Djembé est également présent aujourd’hui sur d’autres continents. Sa renommée internationale qui date des années 1950, est à mettre à l’actif de Fodéka Kéîta, des ballets africains mais surtout à la Guinée et son président d’alors, Sékou Touré, qui érigea le ballet national de la République comme vitrine de son régime. Le Djembé conquit le monde grâce à de grands « Djembefola », nom donné aux joueurs de ce tambour, issus des ballets nationaux dont les plus connus sont Mamady Kéîta, Amadou Kiénou, Famoudou Konaté, François Dembélé et Adama Dramé. Des centres d’apprentissage vont ouvrir ensuite leurs portes en Europe, aux Etats Unies d’Amérique et au Japon. Nous sommes dans les années 1980.

Le Djembé, un instrument d’accompagnement des musiques modernes

Pour accompagner des musiques modernes, le Djembé fut sorti de son contexte traditionnel. Ainsi, à partir de 2002, le percussionniste de l’artiste américain Jason Mraz, Noël Rivera propulse l’instrument modernisé dans la musique pop-rock avec une tournée en duo guitare et Djembé. Christina Gah, à partir de l’année 2010, fera du Djembé son seul instrument rythmique de base sur ses albums et ses concerts. La percussion accompagne désormais des instruments électriques à savoir guitare, basse et cordes sur des titres blues et Afro-Rock.

jeudi 19 septembre 2013

Festival Panafricain Hwendo




Constantin Nobimè et son staff  dévoile le calendrier  de la 2ème édition

A l’occasion d’une conférence de presse qui s’est déroulée le samedi dernier  au couvent du Vodoun Daah à Godomey,  Constantin Nobimè et son staff ont porté à l’attention des  journalistes culturels,  le programme des activités de la 2ème édition du Festival Panafricain Hwendo. Ainsi, du 20 au 22 septembre, la religion endogène  sera à l’honneur.



Les acteurs culturels qui seront distingués
Sous le patronage des ministres Etienne Houéssou de l’intérieur  et de Jean-Michel  Abimbola de la culture, l’association Hwendo de Constantin Nobimè organise du 20 au 22 septembre la deuxième édition du festival Panafricain Hwendo. Ce festival de promotion des valeurs endogènes du continent africain, est une occasion d’échange et de retrouvailles pour les  chefs coutumiers, vodounnons, adeptes de vodouns et des divinités, en dehors de la célébration de la fête du 10 Janvier.  Placé sous le parrainage des Maires Sévérin Adjovi de Ouidah et Patrice Houssou- Guèdè  d’Abomey-Calavi sous les bénédictions de Hounnon Béhumbéza et de Paul Agodozin, cet événement d’envergure international  se tiendra à Godomey et à l’Hôtel Havre de Paix. La grande innovation de cette édition est le diplôme de grand ordre du mérite traditionnel africain qui sera décerné à une trentaine de dignitaires et garants de nos valeurs endogènes. Les pays africains attendus au Festival Panafricain Hwendo 2013 sont le Bénin, la Côte-d’Ivoire, le Ghana, le Nigéria et le Togo. Des artistes de la musique traditionnelle donneront également de la voix  au cours de cet événement. on peut citer  Aîssohin, Eustache Ahannonmè, Houéssi et Hounnon Atcho, artiste d’honneur du festival Panafricain Hwendo 2013 

Le Programme du festival Panafricain Hwendo 2013 

Date
Heure
Activité
vendredi 20 septembre
14 H
Lancement officiel du festival

16 H à l'aube
Nuit spirituelle
samedi 21 septembre
09 H
Réjouissances populaires

15 H
Veillée traditionnelle
Dimanche 22 septembre
08 H
Disposition pratique

10 H
Arrivée et accueil des nominés de la sous région

13 H
Installation

14 H
Démarrage des activités

Production cinématographique au Bénin

Le 7ème art moribond, n'émeut plus
Dorothé Dognon directeur de la cinématographie
Dorithée Dognon, Directeur de la cinématographie
L’industrie cinématographique progresse à une vitesse de lumière dans le monde. Facteur de promotion et de valorisation de la culture dans certains pays, le secteur  du cinéma qui devrait apporter une plus value au développement et à l’accroissement des richesses culturelles du Bénin est laissé sur le carreau sans un début d’initiatives prometteuses, si ce n’est de la rhétorique.  

Les pays du monde ayant pris, très tôt, connaissance du rôle important du cinéma dans la chaîne du développement, ont fait de ce secteur une industrie viable au service de l’émergence de leur nation.  Le 7ème art, un facteur éminemment positif de l’avancée de certains pays de l’univers, est mal promu au Bénin. Quel gâchis ! Grâce à l’envol de la cinématographie, les arts martiaux chinois sont connus et enseignés un peu partout dans le monde. L’Inde par le biais de la Bollywood, nom donné à l'industrie cinématographique indienne basée à Mumbai (anciennement Bombay) et dont les films sont réalisés en hindi, devenue premier producteur de films sur la planète, a fait connaitre davantage sa culture notamment ses danses traditionnelles. Les films indiens que les Béninois raffolent tellement est une preuve palpable. Le Nigéria, grand voisin de l’Est, et le Ghana constituent des modèles en Afrique dans ce domaine ; des  pays qui ont pris au sérieux cet art créateur de richesses et d’emploi.

Le cinéma, un levier de promotion de la culture béninoise

En plus des festivals, des concerts et d’autres événements culturels qui sont organisés chaque année au Bénin, la production cinématographique peut beaucoup apporter au rayonnement du potentiel culturel de l’ex-Quartier Latin. Hélas, les prouesses du moment restent encore sur papier et abondement soutenues par de discours creux, ouaseux. On a tout le temps projeté sans jamais atteindre la phase de la réalisation. Malgré la grande qualité de ceux qui se sont succédés à la tête de la direction de la cinématographie, pas un seul pas conséquent qui redonne espoir n’a pu être posé, laissant le 7ième art dans son état embryonnaire. Rien que par la mise en œuvre d’une ou de plusieurs grandes industries de production cinématographique, comme c’est le cas au Nigéria ou au Ghana, la culture béninoise peut bien triompher des sentiers battus et tutoyer les grandes nations de développement. Ce projet doit relever désormais d’une priorité nationale et constituera un challenge pour la direction de la cinématographie dont des Béninois ignorent encore l’existence et la mission qui est la sienne dans le développement du cinéma au Bénin.

Un festival international du film, il le faut pour le Bénin

Certains promoteurs culturels privés résolument engagés dans le développement du cinéma organisent depuis plusieurs années, des rencontres internationales de films  au Bénin. Allusion faite au festival de films Quintessence de Jean Odoutan et du festival Lagunimages initié par la réalisatrice congolaise Monique MBEKA PHOBA et qui tarde à rebondir. Malheureusement, ces initiatives ne bénéficient toujours pas du soutien nécessaire pour espérer devenir une industrie cinématographique qui pourrait rallier le grand monde. Aussi, les autorités en charge de la culture s’en préoccupent peu. A chaque édition de ces festivals de films organisés au Bénin, ce sont en priorité les œuvres des pays d’ailleurs qui sont diffusées et programmées. Sur le plan international, le Bénin est quasiment absent des grands rendez-vous du cinéma tout simplement parce que les maisons de production qui existent sur le terrain n’ont pas une grande connaissance des normes requises en la matière. Elles ont juste une maîtrise minimale, le minimum qu’il faut pour réaliser un film destiné uniquement à la consommation locale. Les téléfilms, théâtres populaires et sketches filmés du moment en disent long. Rien que ça ! Pas d’efforts pour relancer le cinéma béninois. Peut-être que le salut viendra des jeunes étudiants formés dans une université spécialisée de la place.

Salles de cinéma fermées, un blocage pour l’envol du cinéma 

Outre les impers et autres refus au progrès, les salles de cinéma inexistantes sont transformées en lieu de culte où délivrances, prières de guérison tous azimuts… sont organisées. Du cinéma Okpè Oluwa au cinéma Concorde en passant par le cinéma Iré Akari de Porto-Novo, ces centres de loisirs destinés à la projection de films pour le grand public ont été transformés et à la limite « vendus » au bon vouloir des Pasteurs sous le regard impuissant des nostalgiques du cinéma en salle. Surtout que la République est prise d’assaut par les Pasteurs. Malgré l’existence des lecteurs DVD qui se retrouvent dans presque tous les ménages aujourd’hui, les salles de cinéma ont toujours leur place dans le développement du secteur cinématographique au Bénin. La direction de la cinématographie, une fois encore, doit jouer sa partition pour  sauvegarder ces salles de cinéma, car avec des salles de cinéma fermée, point de développement de cet art et moins de développement de la culture béninoise.