mardi 30 septembre 2014

Entretien avec Mikhaël Adji, promoteur de la Nuit du Pagne




« Il y aura des mannequins internationaux sur cette édition pour davantage mettre le pagne en valeur »

Evénement  de promotion du tissu africain, la Nuit du Pagne est une initiative de l’Agence Unik qui vise à cultiver au sein de la jeunesse béninoise le port du pagne. La 3ème édition de cette manifestation culturelle est prévue pour se tenir le jour de la  fête de la Tabaski à Djougou. A quelques mois de l’événement, nous avons rencontré le promoteur Mikhaël Adji qui, à travers cette interview, aborde les innovations de l’acte 3 de l’événement. 
Mikhaël Adji, promoteur de la Nuit du Pagne

Vous êtes le promoteur de l’événement  ‘’La Nuit du Pagne’’ dont la première édition s’est déroulée en  2012 à Cotonou et la 2ème édition en 2013 à Bohicon.  Parlez-nous de cette initiative et de son contexte?

Parlant d’abord du contexte, il faut remarquer que les jeunes africains en général et les jeunes béninois en particulier ont délaissé carrément le port pagne. Et nous, notre intention est de réveiller les africains en général et les béninois en particulier de cette situation en attirant  leur attention sur ce que représente pour l’africain le pagne. C’est pour cela que nous avons initié et décidé de promouvoir le pagne. C’est de cette idée qu’est né l’événement ‘’La Nuit du pagne’’ dont  la 1èreédition s’est tenue en septembre 2012.  C’était sous le patronage de la 1ère dame du Bénin, Madame Chantal de Souza épouse Yayi, qui était la marraine et qui s’était fait représentée par son Directeur de Cabinet. C’était donc une merveilleuse nuit autour du pagne, autour de ce qui reflète notre identité d’africain ou de béninois. La 2ème édition, nous l’avons faite à Bohicon sous le haut patronage cette fois-ci de Luc Sètondji Attrokpo, maire de Bohicon, qui a décidé d’accompagner l’événement. Là également, c’était une belle fête autour du pagne  avec des stylistes venus du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Togo, etc. C’était une Nuit extraordinaire où le pagne a été magnifié en novembre 2013 à Bohicon.
Que doit-on retenir de la 3ème édition de l’événement annoncée pour se tenir  à la fête de la Tabaski ?

Pour cette troisième édition de « La nuit du Pagne », nous avons décidé de nous rendre dans le Nord Bénin et c’est Djougou, ville carrefour qui est retenue pour accueillir l’événement. Les populations du Nord découvriront donc le pagne et les dernières innovations des créateurs de mode. Djougou est une ville carrefour où vraiment le pagne est prisé, les gens portent le pagne à toutes les occasions et nous avons les bénédictions du roi de Djougou sa Majesté Kpétoni Koda VI, qui est d’accord avec nous et qui nous accompagne.

Pourquoi avoir décidé d’organiser l’événement  à Djougou au lieu de donner privilège aux villes dans lesquelles les jeunes ont renoncé au port du pagne ?

Je pense que vous voulez parler de Cotonou et c’est vrai  que toutes les tendances sont concentrées à Cotonou. Mais le Bénin ne se limite pas à Cotonou et c’est l’erreur que les gens commettent. C’est vrai que Cotonou est la vitrine du Bénin, mais il faut faire découvrir le pagne et son port de l’intérieur de notre pays. C’est pour cela que nous avons décidé d’amener la Nuit du pagne à Djougou. L’acte 4 sera peut être dans le Mono ou le Couffo. Nous reviendrons certainement à Cotonou c’est sûr.  Mais si l’événement vient de l’intérieur,  cela va impacter plus les gens et rentrer dans les habitudes. Il faut noter aussi qu’à Cotonou, nous avons remarqué que beaucoup de gens portent le pagne. Il faut prendre du temps pour faire entrer ça dans la tête des gens et leur faire comprendre que nous n’avons pas besoin d’aller acheter des habits et costumes venus d’ailleurs qui coûtent trop chers, pendant que nos pagnes ne coûtent rien.
Est-ce que certains cadres de Djougou se sont annoncés déjà pour prendre l’événement sous leur coupole ?

Je disais tout à l’heure que nous avions déjà les bénédictions du roi Kpétoni Koda VI et pour moi si nous avons les bénédictions du roi, c’est que nous avons le soutien de toutes les filles et de tous les fils de Djougou. De notre côté, nous préparons les correspondances pour aller rencontrer les cadres de cette localité.

A Bohicon, il y avait des stylistes du Ghana, du Bénin et de la Côte d’Ivoire. Pour l’acte 3, quels sont les stylistes attendus sur l’événement et que peut-on retenir en termes d’innovations ? 

Les innovations,  c’est qu’il y aura des mannequins internationaux sur cette édition pour davantage mettre le pagne en valeur. Parlant de stylistes, il y aura des sénégalais, des nigériens, des béninois et une grande surprise que je réserve à tous ceux qui feront le déplacement de Djougou.