« Le
public aimera davantage
l’émission Hanlissa à travers
le festival Hanlissa »
Les
artistes de la musique traditionnelle béninoise seront au devant de la scène dans
quelques jours. Le festival « Hanlissa » organisé par Aubin
Akpohounkè, l’animateur de l’émission « Hanlissa » sur la chaine de
télévision Canal 3 Bénin sera à sa deuxième édition cette année. Dans cet entretien, le promoteur du festival
à bien voulu nous fait le point
des préparatifs et évoque les
difficultés qu’il rencontre dans l’organisation de cet événement.
Dites- nous, le festival Hanlissa de cette année aura-t-il lieu ?
Ecoutez, le festival Hanlissa doit se tenir,
parce que c’est une initiative que les béninois ont adopté et il ne faudrait
pas que je manque au rendez-vous de son organisation. Je suis entrain de me
préparer pour une fois encore leur montrer que nos artistes de la musique
traditionnelle sont capables et sont
toujours forts pour tenir ce pays par les messages qu’ils ont l’habitude de
véhiculer dans leurs chansons. Donc le festival Hanlissa se tient cette année
et il n’y à rien qui puisse bloquer sa réalisation en 2013.
Peut-on avoir une idée de la date arrêtée
pour sa tenue ?
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Aubin Akpohounkè, promoteur de Hanlissa |
Le
festival est prévu pour se dérouler à Cotonou le 25 Août prochain et à Bohicon
le 24 du même mois. Mais c’est bien sûr à compter avec les partenaires et
sponsors. S’ils nous accompagnent ont pourra alors organiser le festival dans
ces deux villes. Dans le cas échéant on sera obligé de ne réaliser que
l’édition à Cotonou. Mais une chose est sure, c’est que le public découvrira un
parterre d’artistes impressionnants de la musique traditionnelle, comme s’était
déjà le cas lors de la 1ère édition. Un plateau de richesses
culturelles béninoise, rien que des artistes béninois, de la musique
traditionnelle béninoise et quand ça va commencer à 10 heures, ce ne serait que
très tard dans la nuit que le festival prendra fin. Cette année, tout est
entrain d’être bien organisé pour que les ratées observées au cours de
l’édition de 2012, ne s’observent plus.
Donc le public ne sera pas déçu et je suis sûr qu’ils vont davantage
aimer l’émission Hanlissa à travers le
festival Hanlissa.
Nous avons appris qu’au lieu d’une journée
comme s’était le cas en 2012, le festival s’étendra cette année sur une
semaine ?
Ça
ne peut pas s’étendre sur une semaine, parce que vous devez savoir que jusqu’à
présent, il n’y a pas encore de sponsors.
Pour le moment nous volons de nos propres ailes. Une fois encore se pose
donc l’épineuse question de soutien à la promotion de ce qui est de chez nous.
Notre culture, ne dit pas grand-chose à certaine personnes qui ont les moyens
et qui peuvent accompagner les promoteurs pour donner beaucoup plus de
visibilité à l’identité culturelle du Bénin. Très peu de personnes mettent les
mains à la poche quand il s’agit de la culture. Ils préfèrent mettre de gros
moyens à la disposition des organisations et événements politiques. On avait
bien voulu étendre le festival sur une semaine, mais parce que les moyens n’y
sont pas, nous ne pourrons pas prendre ce risque de ne pas pouvoir réussir et le regretter après.
A la 1ère édition, nous avons a
vu de grands noms de la musique béninoise, tels Hoonon Houlovo, Gbèmanwonmèdé
etc. Qui sont ses artistes qui seront
sur cette deuxième édition ?
Gbèmanwonmèdé
revient cette année, parce que l’année dernière son état de santé ne lui avait
pas permis de prester. Alokpon, Gansou Nestor alias Gbégnon, Papa Ayikpétodji
de Ouidah, Ezin Gangnon, Kalamoulaï et
si les moyens nous le permettaient, un vieux de la musique traditionnelle du
septentrion qui a beaucoup fait pour la musique sera de la partie. Félix Didolanvi alias le Pêcheur, et Jean
Nouveauté seront également sur l’événement pour le plaisir de ceux qui adorent l’émission
et le festival Hanlissa. Les béninois ne seront pas ennuyés une seule minute,
car c’est vraiment des hommes pétris de connaissances en matière de musique
traditionnelle qu’ils découvriront. Donc seront présents au total, une
vingtaine d’artistes de la musique traditionnelle que nous avons l’habitude
d’entendre et d’écouter.
Alors en tant qu’homme de culture et imprégné
des réalités du milieu culturel, qu’est-ce qui peut justifier le manque criard
de volonté de soutenir les initiatives de promotion de la musique
traditionnelle ?
Est-ce
que moi je peux le dire exactement. C’est seulement ceux là qui n’aiment pas
soutenir ces genres d’initiatives qui pourront nous le dire réellement, ce qui justifie
ou motive un tel comportement vis-à-vis de leur propre culture. Mais je vais
dire et ce n’est pas que je les insulte, mais il y a certaines personnes qui
sont des acculturées. Sinon, il faut voir et on connait des noms hein, comme un
certain Tchèkpo, qui va appeler des artistes ivoiriens afin que ces derniers
lui réalisent des sons, alors que chez lui son propre frère est artiste, il ne
le soutien pas, il ne lui demande pas de chanter pour lui et c’est les
ivoiriens qu’il va appeler. Voyez –vous-même donc, de là moi je peux dire que
ces genres de personnes sont des acculturées. Il est vrai que chacun à sa
passion à lui, mais quand même il faut que nous soutenons ceux qui viennent de
chez nous, ce qui est pour nous. Si vous ne soutenez pas vos frères, c’est les
autres qui le feront à votre place ? Les ivoiriens ont déjà appelé combien
d’artistes béninois pour qu’ils aillent
chanter pour eux ? Il faut
réfléchir à ces choses là. Regarder par exemple Ernest Adjovi, le Monsieur des
Kora, il va nous appeler Akon pour qu’il vienne chanter ici. Le Pape vient et
on appelle Papa Wemba parce que c’est le Pape qui arrive ? Il faut
forcément beaucoup de papes ? C’est vraiment bizarre et moi je ne parviens
pas expliquer ce manque criard de volonté de soutenir la culture, ce qui vient de
chez nous. Je ne sais pas si ces personnes pensent qu’en soutenant leurs frères
ils viendront à leur niveau. C’est quand même incompréhensible. Il faut qu’ils
reviennent à la réalité car les chansons que les ivoiriens réalisent pour Lino Diffusion,
il croit que c’est des chansons. C’est
des idioties. Ses frères d’ici n’ont
même pas besoin de grands moyens pour lui faire de très belles chansons. Donc
je crois que c’est de l’acculturation. Moi je suis béninois et je mourrai
béninois, et je vais toujours œuvrer pour la promotion de la culture béninoise.
Alors compte tenu du manque de soutien pour l’initiative, ne
voyez-vous pas qu’il faut désormais l’organiser en biennale ?
Vous
n’êtes pas sans savoir que je travaille avec les vieux de la musique béninoise.
Donc si je mets le festival en biennale, qui connait le destin de l’autre. Car
ceux à qui tu veux faire la promotion, ceux là que tu veux montrer sont des
personnes âgées et ils ne sont ni des pierres pour ne pas mourir un jour. Alors
lorsqu’on a encore la force de la faire maintenant il faut le faire. Comme je suis encore là, je le ferai toujours
même si les moyens sont maigres. Mais s’il y a des gens qui veulent m’aider,
ils sont encore les bienvenus.
Un dernier mot à l’endroit de ceux qui vous
ont accompagné lors de la 1ère édition ?
Je
vais d’abord les remerciés et leur dire de toujours rester à mes côtés. Moi je
ne vais pas les décevoir, tant qu’ils seront là pour la culture. C’est vrai
qu’il y a certaines personnes qui prennent leurs sous pour ne rien faire, mais
chez moi ça ne sera jamais pareil. Car moi je voudrais noter mon passage à la
culture, alors qu’ils aient confiance et qu’ils continuent de me soutenir.
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