jeudi 20 juin 2013

Deuil au Palais royal de Djimè : Le roi Houédogni Béhanzin a fait le ’’grand voyage’’


Malade depuis quelque temps, le roi Houédogni Béhanzin a rejoint les prairies éternelles depuis, hier mercredi 19 juin vers 1h30 à son domicile à Gbégamey à Cotonou à l’âge de 70 ans. Sa dépouille mortelle a aussitôt été transférée à Djimè à Abomey pour son inhumation dans la nuit et dans l’intimité familiale.
 
le Roi Houédogni Béhanzin n'est plus
« Il fait nuit au palais royal de Djimè depuis hier matin ». C’est par cette phrase que se chuchote la nouvelle du décès du roi Houédogni Béhanzin de Djimè. D’abord prise comme une rumeur, la nouvelle s’est confirmée tout au long de la journée. Selon un membre de la famille, l’information est fondée et le décès du roi est survenu, hier mercredi à 1h30, à son domicile à Cotonou au quartier Gbégamey des suites d’une longue maladie. S’agissant des obsèques, elles se dérouleront en deux étapes. D’une part, l’inhumation proprement dite dans l’intimité familiale selon les rites propres au royaume d’Abomey et dignes de son rang. Le corps d’un roi d’Abomey n’allant pas à la morgue, l’inhumation devait avoir lieu hier même vers 22h. D’autre part, l’autre volet des obsèques concerne les cérémonies funéraires dont la date sera précisée ultérieurement après la concertation de la collectivité. De son vivant, Houédogni Bèhanzin fut intronisé d’abord sur le trône de Sa Majesté le roi Gbêhanzin à Djimè, le 30 novembre 1995, avant de l’être sur celui de Dada Houégbadja, le 4 avril 1998, devenant ainsi le roi du Danxomè. Mais entre temps, à la faveur d’une crise au sein du royaume, il a été destitué et remplacé par le roi Agoli Agbo. Dès lors, il s’est retiré au palais privé de son ancêtre à Djimè. Sur le plan professionnel, le roi défunt a été un colonel médecin de l’Armée béninoise admis à la retraite depuis le 1er octobre 1997. Connu à l’état civil sous le nom de Joseph Agblannou Béhanzin, il est né en 1943 à Abomey et a franchi les portes de l’école primaire de Bohicon en 1952. Sept ans plus tard, il fit son entrée à l’Ecole d’enfant de troupe pour avoir été premier parmi tous les Africains. Il obtint successivement le BEPC en 1962, le Brevet de préparation militaire élémentaire (BPME) en 1966, le Brevet de préparation militaire élémentaire et supérieur (BPMES) et le Baccalauréat série SC en 1967. Avec ce premier diplôme universitaire, il fut admis à l’Ecole des Services de Santé des Armées à Bordeaux en France et aux études de biologie humaine. Après ses Licences ès Sciences en 1969 et en 1971, il a soutenu sa thèse de Doctorat en médecine et obtenu le diplôme de médecine aéronautique et spatiale. Puis, retourna au pays en 1976. Jeune lieutenant, il a occupé, entre 1976 et 1996, plusieurs postes de responsabilités. D’abord au Camp Guézo à Cotonou avant d’être successivement médecin chef des garnisons de Natitingou, de Ouidah et de Porto-Novo où il a été expert de l’OMS en médecine traditionnelle. Le nombre d’enfants et d’épouses d’un roi ne devant être révélé au royaume d’Abomey, on ne saurait préciser combien d’orphelins et de veuves, Houédogni Béhanzin a laissé en rejoignant ses ancêtres à « Allada ».

Par Alain ALLABI AR/Zou-Collines
Source : La Nation

Aucun commentaire: