Malade depuis quelque temps, le roi Houédogni Béhanzin a
rejoint les prairies éternelles depuis, hier mercredi 19 juin vers 1h30
à son domicile à Gbégamey à Cotonou à l’âge de 70 ans. Sa dépouille
mortelle a aussitôt été transférée à Djimè à Abomey pour son inhumation
dans la nuit et dans l’intimité familiale.
« Il fait nuit au palais royal de Djimè depuis hier
matin ». C’est par cette phrase que se chuchote la nouvelle du décès du
roi Houédogni Béhanzin de Djimè.
D’abord prise comme une rumeur, la nouvelle s’est confirmée tout au
long de la journée. Selon un membre de la famille, l’information est
fondée et le décès du roi est survenu, hier mercredi à 1h30, à son
domicile à Cotonou au quartier Gbégamey des suites d’une longue maladie.
S’agissant des obsèques, elles se dérouleront en deux étapes. D’une
part, l’inhumation proprement dite dans l’intimité familiale selon les
rites propres au royaume d’Abomey et dignes de son rang. Le corps d’un
roi d’Abomey n’allant pas à la morgue, l’inhumation devait avoir lieu
hier même vers 22h. D’autre part, l’autre volet des obsèques concerne
les cérémonies funéraires dont la date sera précisée ultérieurement
après la concertation de la collectivité.
De son vivant, Houédogni Bèhanzin fut intronisé d’abord sur le trône
de Sa Majesté le roi Gbêhanzin à Djimè, le 30 novembre 1995, avant de
l’être sur celui de Dada Houégbadja, le 4 avril 1998, devenant ainsi le
roi du Danxomè. Mais entre temps, à la faveur d’une crise au sein du
royaume, il a été destitué et remplacé par le roi Agoli Agbo. Dès lors,
il s’est retiré au palais privé de son ancêtre à Djimè.
Sur le plan professionnel, le roi défunt a été un colonel médecin de
l’Armée béninoise admis à la retraite depuis le 1er octobre 1997. Connu à
l’état civil sous le nom de Joseph Agblannou Béhanzin, il est né en
1943 à Abomey et a franchi les portes de l’école primaire de Bohicon en
1952. Sept ans plus tard, il fit son entrée à l’Ecole d’enfant de troupe
pour avoir été premier parmi tous les Africains. Il obtint
successivement le BEPC en 1962, le Brevet de préparation militaire
élémentaire (BPME) en 1966, le Brevet de préparation militaire
élémentaire et supérieur (BPMES) et le Baccalauréat série SC en 1967.
Avec ce premier diplôme universitaire, il fut admis à l’Ecole des
Services de Santé des Armées à Bordeaux en France et aux études de
biologie humaine. Après ses Licences ès Sciences en 1969 et en 1971, il a
soutenu sa thèse de Doctorat en médecine et obtenu le diplôme de
médecine aéronautique et spatiale. Puis, retourna au pays en 1976.
Jeune lieutenant, il a occupé, entre 1976 et 1996, plusieurs postes de
responsabilités. D’abord au Camp Guézo à Cotonou avant d’être
successivement médecin chef des garnisons de Natitingou, de Ouidah et de
Porto-Novo où il a été expert de l’OMS en médecine traditionnelle.
Le nombre d’enfants et d’épouses d’un roi ne devant être révélé au
royaume d’Abomey, on ne saurait préciser combien d’orphelins et de
veuves, Houédogni Béhanzin a laissé en rejoignant ses ancêtres à
« Allada ».
Par Alain ALLABI AR/Zou-Collines
Source : La Nation
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