Pascal Wanou, Directeur du Fitheb |
Jeudi 18 avril 2013. C’est à
Porto-Novo où se déroulerait la première étape de la phase itinérante du
projet perform’Arts que Bénincultures a rencontré Pascal Wanou,
Directeur du Fitheb (Festival international de Théâtre du Bénin) et
coordonnateur du projet. Au menu de l’entretien, le projet perform’Arts
bien sûr mais aussi sa succession à la tête du Fitheb.
La phase itinérante du projet Perform’arts commence ici à Porto-Novo. Quels sont les résultats attendus ?
En termes de résultats, le premier que
nous attendons est la mobilisation et la fidélisation du public autour
des activités artistiques et culturelles. On ne cessera jamais de le
dire, le public béninois, depuis un certain temps, a déserté les salles
et ne va plus aux spectacles. Or tous les deux ans, le Fitheb draine sur
les plateaux de grands spectacles. Et
autour de grands spectacles, il faut aussi un public. Il n’y a pas de
spectacle sans public. C’est très gênant, très embêtant pour les
artistes de jouer devant un parterre vide.
Et que fait le Fitheb dans ce sens ?
Au niveau du Fitheb, nous nous sommes
donné pour option d’entreprendre un travail de re-mobilisation du
public, d’éducation du public. C’est justement la raison pour laquelle
nous mettons des spectacles entièrement gratuits en plein air pour que
le grand public puisse voir. Ce sera ainsi dans les sept villes qu’on va
parcourir : Porto-Novo, Ouidah, Lokossa, Abomey, Parakou, Djougou,
Natitingou. Ensuite, il était question à travers ce projet de renforcer
les capacités techniques du Fitheb. Puisque le Fitheb est désormais doté
de la plus grande salle de spectacle aujourd’hui, à Cotonou en tout
cas. Avec l’expérience de la dernière édition, où nous étions confrontés
à des problèmes d’ordre technique, il fallait trouver une solution. La
régie technique ne comblait pas les attentes vis-à-vis des grands
spectacles qui étaient dans la programmation. Il fallait avant l’édition
prochaine renforcer ce dispositif technique. Ce résultat-là est atteint
puisque avant de commencer la phase itinérante, nous avions testé ce
matériel que nous venons d’acquérir tant en lumière qu’en son avec des
performances en salle. Et c’est le même matériel que nous déployons sur
le terrain, histoire de le tester grandeur nature pour permettre aux
régisseurs de bien s’habituer à ce matériel dans la perspective de la
prochaine édition du Fitheb.
Le projet étant financé par le
Programme Société Civil et Culture de l’Union Européenne, quelle
politique est mise en œuvre pour pérenniser cette phase itinérante du
Fitheb d’entre deux éditions ?
C’est simplement organiser la diffusion
de spectacles au niveau de la salle du Fitheb désormais, histoire de
fidéliser vraiment le public. La nouvelle politique au niveau du Fitheb
tend justement à faire de la programmation, de la diffusion de
spectacles pour donc faciliter la circulation des œuvres. De façon
périodique, il y aura une programmation de spectacles dans la salle
parce qu’il ne sert à rien de disposer d’une salle de spectacle et de ne
pouvoir pas l’exploiter.
De la sorte, c’est juste le public de Cotonou qui est pris en compte.
Oui ! Mais il n’y a pas que le public de
Cotonou et environ qui peut se déplacer pour aller voir du spectacle.
Nous sommes en train de nous battre depuis quelques années pour que le
Bénin se dote enfin d’un Théâtre national. Le Théâtre national ne peut
pas s’implanter dans toutes les villes à la fois mais dans une ville et
lorsque du spectacle est programmé dans ce Théâtre, il faut quand même
que tous ceux qui sont intéressés par ce spectacle, où qu’ils se
trouvent se déplacent. C’est cela aussi la politique du Fitheb
désormais. Amener, ramener le public dans les salles où qu’il se trouve.
L’appel à candidature au poste de directeur du Fitheb est lancé. Serez-vous candidat à votre propre succession ?
Permettez-moi de ne pas pouvoir répondre
à cette question-là. C’est le conseil d’administration qui gère ce
dossier et non la direction. Etant donné que nous tendons vers la fin
d’une mandature, il faut préparer la mandature prochaine et ainsi de
suite. Donc le conseil d’administration est dans son rôle. Le reste nous
verrons dans quelques jours.
Propos recueillis par Hurcyle GNONHOUE (Stage)
Source: Benincultures.com
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